Ce projet est d’autant plus important que sa deuxième édition constitue un véritable saut de qualité avec un programme de quatre jours riches en projections et en rencontres. Le cinéma est l’un des piliers de la culture italienne. Il se caractérise par sa capacité à cultiver et à nourrir sa propre identité et à la projeter à l’extérieur, tout en étant ouvert à d’autres stimuli et perspectives. Ainsi, le cinéma italien joue un double rôle d’élève et de maître, de fin observateur et d’agent de changement et innovation.

A cet égard, on pourrait évoquer la figure de Sergio Leone, réalisateur italien mondialement connu dont l’héritage artistique résonne encore aujourd’hui. En effet, avec un flair créatif, voire unique, il a absorbé la culture du cinéma mondial (américain surtout) et en a tiré un produit unique qui a profondément influencé le cinéma et toute l’art visuel contemporaine. Il y a un cinéma western américain avant et après Sergio Leone. Le documentaire « L’Homme qui inventa l‘Amérique » est un témoin de l’importance extraordinaire de ce grand artiste. Dans son film “Brado” Kim Rossi Stuart s’essaie également au genre du western, néanmoins y trouvant un espace d’adaptation à sa propre sensibilité artistique et introduisant le thème de la réconciliation comme fil conducteur de l’intrigue.

A travers nos productions cinématographiques il est possible de capturer l’essence de l’Italie : un mélange d’histoire, tradition, technique et innovation tournée vers l’avenir. Mais toujours une attention très forte aux aspects sociaux. Ces thèmes reviennent avec force dans “C’è ancora domani”, le premier film et chef-d’œuvre de la réalisatrice Paola Cortellesi, qui a touché avec grande finesse un sujet de très grande actualité comme la violence contre les femmes.  Le film est aussi une fresque vivante et touchante de l’émancipation de la femme dans un contexte social et politique – celui de l’Italie de l’après-guerre – en profonde transformation. Un aperçu sur une transformation toujours en cours et d’actualité dans le monde entier, et une mise à l’honneur du cinéma en tant que force artistique moteur du progrès social.

Enfin, permettez-moi de souligner que cette édition se déroulera avec un esprit d’échange mutuel, tant du point de vue cinématographique avec le film magnifique de Nabil Ayouch et Maryam Touzani, que du point de vue historique et culturel. En effet, tout au long du Festival, ce sera aussi l’occasion de dévoiler le charme et la profondeur culturelle de la ville d’Essaouira. Ce projet s’inscrit profondément dans le cadre de notre saison culturelle, désormais entre les plus larges et plus riches au Maroc, réalisée grâce aux efforts conjoints de l’Ambassade d’Italie et de l’Institut culturel italien de Rabat, et à toutes et tous nos amis et partenaires. Merci encore à tous ceux qui ont permis de donner le coup d’envoi à quatre jours de découverte de la “Dolce Vita” et du cinéma italien, dans toute sa richesse, sa profondeur, et sa complexité.

Bonne vision à toutes et tous!